7 millions de Français sont confrontés à la solitude, soit 14 % de la population au lieu de 9 % en 2010. Toutes les catégories de la population sont touchées au cours de ces dix dernières années.

Une personne âgée sur trois est en situation d’isolement
Un tiers d’entre elles n’ont que des relations de voisinage comme réseau de sociabilité, un réseau qui a tendance à s’affaiblir. Les personnes âgées représentent la tranche d’âge la plus touchée par l’isolement.

Handicap ou maladie et isolement : la double peine
51 % des personnes isolées en situation de handicap ou souffrant d’une maladie chronique limitent certains contacts avec leurs proches par crainte d’être un poids pour eux, contre 27 % de l’ensemble de la population (chiffre 2018).

Jeunes aujourd’hui touchés par l’isolement
Jusque-là relativement épargnés, 13 % des jeunes sont aujourd’hui concernés, soit presque autant que l’ensemble de la population. Ils n’étaient que 2 % en 2010. Cette hausse s’explique en partie par la paupérisation croissante des jeunes, surtout chez les 18-29 ans.

L’isolement augmente dans les catégories aisées de la population
Entre 2016 et 2020, la part de personnes disposant de hauts revenus en situation d’isolement passe de 6 % à 11 %, rejoignant ainsi le taux des classes moyennes supérieures.

Le réseau familial, valeur refuge
Si le réseau amical reste le plus actif – 58 % des Français voient leurs amis plusieurs fois par mois –, le réseau familial est le seul qui prend de l’ampleur. Ce réseau est particulièrement important pour les femmes.

Une situation relationnelle « fragile » pour 22 % des Français en 2020
Ils n’entretiennent de relations soutenues qu’avec un seul réseau. Un accident de la vie – décès, divorce, licenciement, maladie –, peut faire disparaître ce réseau.

Les moyens de communication à distance
Téléphone, SMS, Internet ne remplacent pas la sociabilité de visu. Néanmoins, le téléphone demeure l’outil efficace pour lutter contre l’isolement, l’anxiété et la dépression chez les plus âgés, selon les travaux de Jérôme Guedj, une étude de chercheurs du Texas et celle des Petits frères des pauvres.

Le maintien du lien social est une responsabilité syndicale

Chez les personnes isolées, les contacts à distance avec la famille et les amis sont moins fréquents que pour l’ensemble de la population. Des résidents en établissement ont peu ou pas de visites. L’accès au vaccin est aussi plus faible quand on ne se déplace pas. Plus on est seul, plus la défiance envers autrui progresse. La crise sanitaire a renforcé l’isolement de nombreuses personnes âgées. Malgré la fin des confinements et autres restrictions, des dizaines de milliers d’entre elles continuent d’en souffrir.

Le « tout domicile », lorsqu’on est en perte d’autonomie, est loin de tout régler. Pour sa santé et son autonomie, comme l’indique une étude du Cercle vulnérabilité et société, la préservation d’une vie sociale et amicale est très largement souhaitée dans l’opinion. À nous, en tant que syndicalistes et par notre présence dans les centres communaux d’action sociale et avec nos partenaires, de renforcer les liens sociaux pour rompre l’isolement de nos adhérents et des retraités.

Jacques Rastoul